POUR LA FÊTE DU CORPS ET DU SANG DU CHRIST
C’était la fête Dieu. Les plus anciens se souviendront de ces processions hautes en couleurs qui traversaient villes et villages. Fillettes et garçonnets, dans un ordonnancement parfait et revêtus de leurs plus beaux atours, éparpillaient, au rythme du claquoir, des pétales de roses devant l’ostensoir doré. Les adolescents se chargeaient de porter des lanternes décorées aux bougies capricieuses ; les jeunes filles soutenaient la prière par leurs cantiques répétés avec soin les jours précédents ; les jeunes gens mesuraient leur force en soulevant le plus haut possible les bannières des saints vénérés. Tout ce beau monde défilait le plus naturellement du monde dans les rues jonchées de verdure comme la tradition le veut encore dans certains villages basques. Chaque maison rivalisait d’imagination pour décorer sa façade. Ceux et celles qui ne pouvaient pas marcher se tenaient sur les pas de portes et se signaient au passage du dais surmonté de plumeaux et solidement tenu par « d’honorables pères de famille ». Les reposoirs préparés avec soin au pied des croix du village offraient un arrêt bienfaisant. Ce dimanche-là, les anticléricaux s’occupaient de leur jardin tandis que les rares athées, déclarés tels, gardaient le béret sur la tête et le mégot aux lèvres en marmonnant leur réprobation indignée.
Célébrée après celle de la Trinité, la « fête Dieu » manquait certainement de précision. Qui adorer : Le Père ? Le Fils ? L’Esprit ? Alors on l’appela « La fête du Saint sacrement », un intitulé peut-être encore trop flou dans l’esprit de tous ceux qui ne fréquentaient plus l’Eucharistie. D’ailleurs, tous les sacrements ne sont-ils pas saints ? On se fixa enfin sur la fête du Corps et du Sang du Christ qui rappelle clairement la messe. Celle-ci mérite bien une solennité. En effet, n’est-elle pas le sacrement le plus exposé à la routine et à une mortelle habitude ! Une fois l’an n’est pas de trop pour que les communautés chrétiennes s’attachent à retrouver toute la saveur et toute la profondeur de telle ou telle partie de l’eucharistie dominicale. Et pourquoi pas, comme les textes du jour nous le suggèrent, décliner, grâce à la prière de l’offertoire, la palette des sens qu’ont revêtu le pain et le vin au cours de l’histoire du salut ?
Nous pourrons ainsi redécouvrir que la messe est avant tout une bénédiction (Tu es béni Dieu de l’univers) qui associe toutes les forces de l’univers (fruit de la terre) sans oublier sa part d’humanité (et du travail des hommes). Nous retrouverons aussi l’importance de la manne dans le désert (ce pain venu du ciel le seul capable de nous rassasier), la signification du pain azyme, sans levain, mangé à la hâte lors de l’exode car notre vie est passage/exode. Nous nous souviendrons encore du pain, du vin et de l’agneau du repas pascal, fête centrale du judaïsme qui a servi de cadre à la cène de Jésus. Cette bénédiction riche de sens et d’histoire portée par nos mains et nos lèvres va accueillir au cours de la messe celle de Jésus qui, la veille de sa passion, transforme (c’est bien une action de grâces) notre pain et notre vin (notre vie et notre univers) en son corps et son sang (en sa vie ressuscitée). Au terme de cette communion avec notre Seigneur chacun de nous pourra devenir ainsi un ostensoir du Christ au milieu de ses frères humains. N’est-ce pas là notre première mission ?
N’hésitons pas à redonner à la bénédiction de l’offertoire la place qui lui revient et mesurons, si cela est possible, le don extraordinaire du mystère de la foi !
jeancasanave.blogspot.com
En lien avec le livre Hâte-toi de bien vivre publié aux Éditions Médiaspaul
PROMESSE - LE FILM
Sur les traces de sa sœur, Thomas décide d'interroger sa mémoire, celle de sa famille et de faire ce film pour elle
Laurène, 16 ans, part vivre au Canada, le diagnostic tombe : elle est atteinte d’une leucémie. Elle laissera derrière elle l’image d’une soif de vie débordante ainsi que des dizaines d’heures de vidéos qu’elle avait tournées. Ils s’étaient promis d’en faire un film avec son frère jumeau. Il lui faudra deux ans avant de pouvoir se plonger dans ces images que personne n’a jamais vues. Il pensait y découvrir le simple quotidien de sa sœur mais cette caméra était bien plus que cela pour Laurène qui a souhaité partager son histoire.
SORTIE EN SALLE LE 23 AVRIL 2025
LIVRE
Hâte-toi de bien vivre
Valérie De Larauze
Le parcours courageux et lumineux d'une jeune fille confrontée à la maladie accompagnée de sa famile
Dans le smartphone de Laurène, ses parents ont retrouvé cette jolie phrase de Sénèque : « Hâte-toi de bien vivre et songe que chaque jour est à lui seul une vie. » Une citation qui résonne un peu comme le testament de vie que la jeune fille, emportée à 23 ans par la maladie, a souhaité laisser à celles et ceux qu’elle aime.
En savoir plus
L'entrée à ces activités, oranisées par Les Amis du Père du Frédéric (Ghyvelde) est libre.
Par les chemins
Fiction d'après la vie du Père Frédéric Janssoone
Sylvain-Alexandre Lacas
ISBN 978-2-89760-419-6 224 pages 16,50 €
À paraître le 7 novembre
Le titre Par les chemins donne le ton à ce récit de la vie d’un humble franciscain qui a sillonné les terres d’Europe, du Proche-Orient et d’Amérique. Frédéric Janssoone fut nomade, une sorte de saltimbanque spirituel, toujours en chemin jusqu’à la rencontre définitive avec son Jésus « immortel », inspirateur de ses missions. Prédicateur infatigable et fascinant, rédacteur de livres, de nombreuses lettres et de récits de voyage, bâtisseur, ses pérégrinations eurent pour unique but de conduire les âmes à Dieu. On lui attribue des pouvoirs de guérison inexpliqués.
Né dans le nord de la France en 1838, dès le début de son ministère il attire les foules. Réalisant son rêve d’aller travailler en Terre sainte, il y rétablit l’usage du Chemin de croix sur la Via dolorosa à Jérusalem, interrompu depuis 1621.
Il visite le Canada à l’occasion d’un premier voyage en 1881 et y revient définitivement en 1888 pour fonder le Commissariat de la Terre sainte à Trois-Rivières. Il en sera le directeur durant 28 ans. Un jour, il est témoin du «Prodige des yeux» dans le Petit Sanctuaire de Notre-Dame-du-Cap. Cet événement change sa vie. Il consacre les 14 années suivantes de son ministère à être directeur des pèlerinages au Sanctuaire, où il attire un très grand nombre de pèlerins.
Il meurt le 4 août 1916. Les gens lui vouent immédiatement une grande piété. Son corps repose dans la chapelle Saint-Antoine à Trois-Rivières, lieu d’adoration et de prière permanent pour la paix en Terre sainte. Il est reconnu bienheureux et l’Église canadienne prépare sa canonisation.
L’AUTEUR :
Sylvain-Alexandre Lacas est titulaire d’une maîtrise en théâtre. Il œuvre auprès du Théâtre La Caravelle pour lequel il poursuit un travail de relecture du répertoire. Pour la radio, il a réalisé la série : Les bâtisseurs de lumière dédiée aux grands esprits fondateurs et comme acteur, il a parcouru le monde avec Exil et tendresse d’Éloi Leclerc. Il a aussi animé la chronique «Poésie du regard» pendant douze ans pour la Nouvelle revue franciscaine. Aujourd’hui, l’écriture occupe son cœur.
Dans le cadre du 27e Festival Les Rendez-vous de l'histoire (Blois), volet Salon du livre:
Venez rencontrer les auteurs Isabelle de Montgolfier et Pierre Angotti, auteurs du livre

Lieu:
Halle aux grains
Kiosque 104 - Librairie Dialogue
2, Place Jean Jaurès
Blois
Horaire:
Vendredi 11 octobre de 10h à 19h30 - Isabelle de Montgolfier
Samedi 12 octobre de 10h à 19h30 - Pierre Angotti
Dimanche 13 octobre de 10h à 17h - Pierre Angotti
C'est un rendez-vous !