Jean-Claude Guillebaud
Il fallait un certain courage à ce brillant journaliste, fréquentant l’intelligentsia de notre pays, au mieux, frileuse, au pire sarcastique à l’approche des rives du religieux, pour publier « urbi et orbi » : Comment je suis redevenu chrétien (1). C’est en analysant honnêtement et sans à-priori idéologique notre modernité sécularisée que le chroniqueur du Sud-Ouest Dimanche et de l’hebdomadaire La Vie s’est aperçu qu’elle vivait encore sur les bases d’un christianisme refroidi. Il lui fallait encore pousser plus loin ses investigations pour mesurer la révolution que cette religion avait semée dans le monde avant d’aborder la relecture contemporaine de l’Évangile. Ce travail qui l’engageait corps et âme laissait percer une pensée juste, exigeante et sans concession à la facilité.
Il n’en fallait pas tant pour que le responsable de la formation des chrétiens dans le Béarn se plonge dans toute une série d’ouvrages que l’ami de la vallée d’Ossau consacrait à l’évolution de notre société et parfois à son aplatissement. Il mettait ainsi à notre portée les travaux de spécialistes qui entouraient les philosophes comme Michel Serres, René Girard, Jacques Ellul, Edgar Morin et autres analystes du monde contemporain. Personne alors ne s’étonna qu’invité à donner deux conférences à Pau, l’écrivain charentais fasse « église comble » !
Cet intellectuel ne s'encombrait pas des mondanités usuelles de son milieu. De sa profession de journaliste baroudeur, correspondant de guerre pour le journal « Le Monde », il avait gardé un goût pour la fraternité et pour la simplicité. Une complicité montagnarde l’encouragea à écrire la préface du livre L'un de vous, prêtre d'une fin de siècle (2). Celui qui était devenu éditeur profita de cette occasion pour dire tout le bien qu'il pensait de la vie pastorale dans les Pyrénées et combien il savourait le silence retrouvé de ses randonnées.
Voici quelques extraits de cette ode à la montagne béarnaise : « … la vallée d’Ossau est l’un des endroits d’Aquitaine que j’aime entre tous. Surtout vers la fin du printemps… Climat encore frais, fonte tardive des neiges qui marquettent les parages des lacs de Louesque, d’Izieu ou d’Anglas… On me dira qu’il est saugrenu de s’émerveiller de la transhumance en vallée d’Ossau, au moment même où les guerres s’enlisent un peu partout… où une désespérance sociale se répand chez nous en Europe… La lente montée des moutons vers l’estive, fêtée dans les villages et conduite par des bergers patients, représente l’exact contrepoint des folies ordinaires… Ici la lenteur prévaut au lieu et place de la hâte… Monter vers l’estive, c’est prendre de la hauteur (à tous les sens du terme) mais c’est aussi monter vers le silence. Or le silence est devenu une denrée rare… Et la prière n’est jamais loin… »
Au moment où Jean-Claude Guillebaud, au-delà des pics saupoudrés de la première neige, bascule maintenant dans l'éblouissement de la lumière divine, nous pensons à lui avec gratitude et nous prions pour lui et avec lui !
(1) Albin Michel, 2007
(2) Parole et Silence, 2018
jeancasanave.blogspot.com
En lien avec le livre Hâte-toi de bien vivre publié aux Éditions Médiaspaul
PROMESSE - LE FILM
Sur les traces de sa sœur, Thomas décide d'interroger sa mémoire, celle de sa famille et de faire ce film pour elle
Laurène, 16 ans, part vivre au Canada, le diagnostic tombe : elle est atteinte d’une leucémie. Elle laissera derrière elle l’image d’une soif de vie débordante ainsi que des dizaines d’heures de vidéos qu’elle avait tournées. Ils s’étaient promis d’en faire un film avec son frère jumeau. Il lui faudra deux ans avant de pouvoir se plonger dans ces images que personne n’a jamais vues. Il pensait y découvrir le simple quotidien de sa sœur mais cette caméra était bien plus que cela pour Laurène qui a souhaité partager son histoire.
SORTIE EN SALLE LE 23 AVRIL 2025
LIVRE
Hâte-toi de bien vivre
Valérie De Larauze
Le parcours courageux et lumineux d'une jeune fille confrontée à la maladie accompagnée de sa famile
Dans le smartphone de Laurène, ses parents ont retrouvé cette jolie phrase de Sénèque : « Hâte-toi de bien vivre et songe que chaque jour est à lui seul une vie. » Une citation qui résonne un peu comme le testament de vie que la jeune fille, emportée à 23 ans par la maladie, a souhaité laisser à celles et ceux qu’elle aime.
En savoir plus





L'entrée à ces activités, oranisées par Les Amis du Père du Frédéric (Ghyvelde) est libre.
Par les chemins
Fiction d'après la vie du Père Frédéric Janssoone
Sylvain-Alexandre Lacas
ISBN 978-2-89760-419-6 224 pages 16,50 €
À paraître le 7 novembre
Le titre Par les chemins donne le ton à ce récit de la vie d’un humble franciscain qui a sillonné les terres d’Europe, du Proche-Orient et d’Amérique. Frédéric Janssoone fut nomade, une sorte de saltimbanque spirituel, toujours en chemin jusqu’à la rencontre définitive avec son Jésus « immortel », inspirateur de ses missions. Prédicateur infatigable et fascinant, rédacteur de livres, de nombreuses lettres et de récits de voyage, bâtisseur, ses pérégrinations eurent pour unique but de conduire les âmes à Dieu. On lui attribue des pouvoirs de guérison inexpliqués.
Né dans le nord de la France en 1838, dès le début de son ministère il attire les foules. Réalisant son rêve d’aller travailler en Terre sainte, il y rétablit l’usage du Chemin de croix sur la Via dolorosa à Jérusalem, interrompu depuis 1621.
Il visite le Canada à l’occasion d’un premier voyage en 1881 et y revient définitivement en 1888 pour fonder le Commissariat de la Terre sainte à Trois-Rivières. Il en sera le directeur durant 28 ans. Un jour, il est témoin du «Prodige des yeux» dans le Petit Sanctuaire de Notre-Dame-du-Cap. Cet événement change sa vie. Il consacre les 14 années suivantes de son ministère à être directeur des pèlerinages au Sanctuaire, où il attire un très grand nombre de pèlerins.
Il meurt le 4 août 1916. Les gens lui vouent immédiatement une grande piété. Son corps repose dans la chapelle Saint-Antoine à Trois-Rivières, lieu d’adoration et de prière permanent pour la paix en Terre sainte. Il est reconnu bienheureux et l’Église canadienne prépare sa canonisation.
L’AUTEUR :
Sylvain-Alexandre Lacas est titulaire d’une maîtrise en théâtre. Il œuvre auprès du Théâtre La Caravelle pour lequel il poursuit un travail de relecture du répertoire. Pour la radio, il a réalisé la série : Les bâtisseurs de lumière dédiée aux grands esprits fondateurs et comme acteur, il a parcouru le monde avec Exil et tendresse d’Éloi Leclerc. Il a aussi animé la chronique «Poésie du regard» pendant douze ans pour la Nouvelle revue franciscaine. Aujourd’hui, l’écriture occupe son cœur.
Dans le cadre du 27e Festival Les Rendez-vous de l'histoire (Blois), volet Salon du livre:
Venez rencontrer les auteurs Isabelle de Montgolfier et Pierre Angotti, auteurs du livre

Lieu:
Halle aux grains
Kiosque 104 - Librairie Dialogue
2, Place Jean Jaurès
Blois
Horaire:
Vendredi 11 octobre de 10h à 19h30 - Isabelle de Montgolfier
Samedi 12 octobre de 10h à 19h30 - Pierre Angotti
Dimanche 13 octobre de 10h à 17h - Pierre Angotti
C'est un rendez-vous !










